1975 Marc’h al lorc’h (Le Cheval d’Orgueil)

Pendant 24 ans, Pierre Jakez Hélias nourrit la chronique bretonne d’Ouest-France par ses Divizoù an amzer gollet (Devis d’un temps perdu). Ces tableaux de la vie rurale du siècle dernier devinrent en 1975 Le Cheval d’Orgueil, (Marc’h al lorc’h), immense succès d’édition. On y retrouve la précision de l’ethnologue, la gouaille du conteur et la plume majestueuse de l’écrivain tant en français qu’en breton. Voici son baptême à l’église de Pouldreuzic : Ar beleg a c’hwezhas war ma dremmig da gas an Droug-spered a-ziwarni, a reas sinoù ar groaz, un astenn-daouarn warnon, a vennigas an holen, a-raok e zeurel war ma muzelloù, a roas din eoul ar gatekizidi …Kement-se a- dreuz kas-digas ur vouderez latin ha brezhoneg. Amen. (Le prêtre me souffla au visage pour chasser le démon, fit le signe de la croix, étendit les mains, bénit le sel, le mit sur mes lèvres, me versa l’huile des catéchistes. Et tout ceci dans un bourdonnement latin et breton. Amen.) Par la grâce des bourses, il poursuit ses études puis enseigne à l’ École Normale pour former les instituteurs : Ar vistri skol, kalz outo a zo bugale da beizanted. Hag e reont alies pinijenniñ didruez, e-doug an deiz, ar skolidi paket ganto o kaozeal brezhoneg. Ha, goude ar c’hlas, o brasañ plijadur a zo kaozeal ar memes brezhoneg gant o familh ha tud ar vourc’h. Pa’z eo echu ganto c’hoari housarded ar Republik e teuont adarre da vezañ tud. (Les maîtres d’école sont souvent fils de paysans. Et ils punissent sans relâche les élèves surpris à parler breton. Et après la classe, leur plus grand plaisir est de parler ce même breton avec leurs proches ou les gens du bourg. Quand ils quittent leurs habits de hussard de la République, ils redeviennent de vraies personnes). Observateur privilégié du déclin de la société paysanne, il sait aussi être visionnaire  : « ur wech dilezet ar maezioù gant ar gouerien, ar pennkêrioù hag ar bourc’hadennoù a oa kouezet en o foull, ar c’herioù bihan da c’houde, dre ma sune an teir dousenn gerioù meur ar pobladoù endro dezho… (Une fois les campagnes délaissées par les paysans, les villages et les bourgs tombaient en ruine, les petites villes ensuite, à cause de la demi douzaine de métropoles qui attiraient toute la population …) C’était écrit il y a 40 ans et on y est.

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

éditions / embannadurioù
Le Cheval d'orgueil Mémoires d'un Breton du pays bigouden, Plon, coll. « Terre humaine », 1975
Marh al lorh, 1986, Plon, coll."Terre Humaine".

Brezhoneg
« Per-Jakez Hélias. Niverenn ispisial », Brud Nevez, n° 172, 1994.
Pierre-Jakez Hélias, levrenn niv. 36, emb.Skol Vreizh, divyezhek
Wikipedia : https://br.wikipedia.org/wiki/P%C3%AAr-Jakez_Heliaz

Français

Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Jakez_H%C3%A9lias
Le Monde : http://www.lemonde.fr/livres/article/2008/08/09/le-cheval-d-orgueil_1081959_3260.html
Mannaig Thomas, Pierre-Jakez Hélias et Le Cheval d'orgueil, Le regard d'un enfant, l'œil d'un peintre, Brest, Emgleo Breiz, 2010, 365 p.
Jean-Luc Le Cam (dir.), Hélias et les siens, [colloque organisé par le CRBC et le pôle universitaire de Quimper, 22-23 septembre 2000], Brest, CRBC, 2001, 258 p
Francis Favereau, « Pierre-Jakez Hélias, maître de l'histoire de vie », in Bernard Hue et Marc Gontard (dir.), Écrire la Bretagne : 1960-1995, Presses Universitaires de Rennes, 1995, pp. 93-104.
Pascal Rannou, Inventaire d'un héritage - Essai sur l'œuvre littéraire de Pierre-Jakez Hélias, emb. An Here

English

Wikipedia : https://en.wikipedia.org/wiki/P%C3%AAr-Jakez_Helias