Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

1855 : Le premier livre en breton publié par une femme : Histor ar Vreiz

Originaire de Crozon, Anne de Mesmeur fit de brillantes études à St-Pol-de-Léon et à Rennes, avant de se consacrer à la vie religieuse sous le nom de Anne de Jésus.  Son Histor ar Vreizh(Histoire de la Bretagne) avait pour ambition de pénétrer les foyers bretons tout comme le Buhez ar Zent (Vie des saints
Cet ouvrage, publié d’abord en breton puis en version bilingue, eut un succès considérable, et fut maintes fois réédité. Il est dédié à Sainte Anne, patronne des Bretons, Mamm ar werc’hez, roit dezhañ ho pennozh evit ma ray kreskiñ e pep kalon breton ar garantez evit ar feiz hag ar vro (Mère de la Vierge, bénissez ce livre pour qu’il fasse croître dans chaque coeur de breton l’amour de la foi et du pays). Elle s’inscrit donc dans l’esprit de Feiz ha Breiz(Bretagne et foi), la célèbre publication de l’évêché de Quimper.

Le livre est organisé en 35 veillées à lire au coin du feu. Le narrateur est un mendiant Yann an Dall victime des malheurs du temps : Lavarit deomp goude bezañ graet ho studi ha kollet ho tanvez gant ar Revolution ez oc’h deuet dall ha n’hoc’h eus ket kavet den da gaout truez ouzhoc’h (Dites nous comment après avoir suivi des études vous avez perdus vos biens à cause de la Révolution, et personne n’a eu pitié de vous).

Sans surprise la religieuse met au centre de son récit l’action de l’église : Ar Vretoned eus ar Arvorig en ur zegemer sklerijenn an iliz, sikouret gant ar venec’h hag an dud santel en em lakejont da zistrouezhañ ar c’hoajoù bras (Les Bretons d’Armorique qui reçurent les lumières de l’église, se mirent à défricher les bois avec l’aide des moines et des saints).

Au prosélytisme religieux s’ajoute la nostalgie de la période ducale. Elle évoque la mort du marquis de Pontcallec condamné à mort pour conspiration contre le roi : Evel-se e varvas ar re ziwezhañ eus ar Vretoned o deus klasket lakaat Breizh da vezañ e-giz gwechall. Montlouis, Talhouet, du Kouedik ha Pontkaleg, morse na zisoñjimp ac’hanoc’h (Ainsi moururent les derniers bretons qui voulurent redonner à la Bretagne l’indépendance d’antan. Montlouis, Talhouet, du Couedic et Pontcallec, nous ne vous oublierons jamais).

Anne de Mesmeur termine ses veillées par un éloge des Chouans, mais prudente car on est sous le second empire, elle ne manque pas de saluer l’action de napoléon 1erpour avoir amnistié les chouans et rétabli le culte catholique

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Embannadurioù / éditions

1855 L.M.D.K, Histor ar Vreiz, Le fournier ha prudhomme, Brest ha Sant Brieg, 1855, (180p)

1863 : Histor ar Vreiz (Bilingue), 540p.  

1869 : Histor Breiz ou histoire populaire de la Bretagne, 647p.  

BREZHONEG

Le Bastard de Mesmeur, Anne, in Raoul (Lukian), Geriadur ar skrivagnerien ha yezhourien, Al Liamm, 1992, pp 189-190
Grall (Aziliz), Ul leanez skrivagnerez, Anna Vezmeur, emb. Hor Yezh, 1987, 178p.

FRANCAIS

Lok (Louis), Soeur Anne de Jésus, fille du Saint-Esprit, in Arvor, N°50, 14/12/1941.