Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

Brezhoneg an hañv (le breton de l’été) : les noms de lieux Plou -Kêr – Ti

12% des communes bretonnes commencent par Plouou ses variantes Plo, Ple, Ploe, Plu, Pleu. Ils désignent les paroisses primitives d’Armorique. Celles-ci se sont formées à partir du 5 au 7èmesiècle par les immigrés de l’île de Bretagne fuyant les invasions anglo-saxonnes.

La plupart des 179 noms en Plou, conservés dans le nom des communes,   sont suivis par un nom de personne : Ploermel (paroisse d’Armel), Ploudaniel, Ploujean  etc .Elles peuvent aussi être qualifiée de meur(grand) dans Ploemeur, de bihan(petite) (Pleubian), de nevez (nouveau) (Plonevez-ar-faou).

Il faut tordre le cou à un préjugé tenace qui fait dériver le nom péjoratif « Plouc » de Plou. Il semble venir en fait de l’anglo-saxon ploughou du flamand Ploeg(charrue), celui qui manie la charrue (ploughman). Il désignait à l’origine quelqu’un qui avait la démarche du laboureur. Il a été ensuite employé dans les tranchées de 14-18 pour désigner les fantassins d’origine paysanne ; ceux venant de Bretagne ont aussi hérité de ce qualificatif qu’on traduit par lourdaud.

Kêrest un nom extrêmement courant, il y en a près de vingt mille. Proche du gallois caer(forteresse), il a désigné par extension une ville ceinte de muraille (ar gêr gloz). Aujourd’hui les villes ont des rêves de grandeurs : on a inventé la Kêrbenn, (capitale) et la  Meurgêr,(métropole). Plus humblement , Kêrdésignait au départ un lieu clos protégé par des palissades.  Son extension date du XIème siècle et accompagne les grands défrichements du moyen âge. Il signifie alors lieu habité et cultivé ; la plupart du temps plusieurs tenues formaient un village, une communauté. D’où l’’expression mont d’ar gêr (aller à la maison, retourner au village).

Le mot ti(maison), est souvent écrit tycomme au moyen âge. C’est un moyen pour les gens de le différencier du diminutif français de petit (ti Zef), « ti Louis » (petit Louis). On le trouve sur les édifices officiels : Ti-kêr(mairie), Ti an holl(Maison pour tous), Ti an douristed(Syndicat d’initiative), Ti al levrioù(bibliothèque). Plus bucoliques sont les noms donnés aux penn-ti(bout de maison) : ti mamm-gozh, (la maison de grand mère), ti an heol(la maison du soleil), ti ar mor(la maison de la mer) qui permettent d’oublier la triste réalité des rann-di(appartements) à moins que vous possédiez un ti-annez         ( maison d’habitation), c’est le rêve de tout breton.

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Deshayes (Albert) Dictionnaire des noms de lieux bretons, ed. Le chasse Marée Armen, 1999.
Tanguy (Bernard), Dictionnaire des noms de communes du Finistère, Le chasse Marée Armen, 1990.
Vallerie (Erwan), Ils sont fous ces bretons, éd. Coop Breizh, 2003.
Vallerie (Erwan), Sacré noms de lieu : villes et bourgs de Bretagne, Le Chasse-marée, 1996
Kervella (Divi) Petit guide des noms de lieux bretons, Coop Breizh, 2007