Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

Brezhoneg an hañv – le breton de l’été : Menhir, Dolmen, Cairn, Cromlech

La Bretagne c’est 6000 menhirs, 1000 dolmens, 80 cairns et cromlechs. Ces mots qui désignent les monuments mégalithiques en français fleurent bon la langue bretonne :

brudet ez eo Breizh evel bro ar vein-hir, an taolioù-mein, an alezioù korriganed, krommlec’hioù (La Bretagne est connue comme le pays des pierres longues, des tables de pierres, des allées de corriquets et des cercles de pierres), pourtant la réalité est plus complexe.

Les mégalithes élevés entre 5000 et 3000 avant Jésus Christ n’ont rien de celtique, ils ne sont pas non plus une particularité bretonne puisqu’on en trouve partout en Europe.

Le breton emploie peulvaen (pilier de pierre) ou maen-sav(pierre levée). Au XVIIIèmesiècle les dictionnaires nous donnent maen-hir(pierre longue).

Le premier à nous donner le nom dolmin(table de pierre) est La Tour d’Auvergne en 1796. L’a-t-il entendu du côté de Carhaix ou l’a-t-il emprunté au cornique tolmên ? En breton il s’écrit  an daol-vaen (la table de pierre) et n’est utilisé pour la première fois qu’en 1883. Chateaubriant et beaucoup d’écrivains du XIXème siècle écrivent dolmin, que l’on trouve dans le Littré. Le Larousse de 1867 préfère la forme dolmentout en précisant que les paysans bretons le désignaient par an aoter (l’autel).
Il se disait dans les veillées que les dolmens servaient à des cultes païens. On lit dans une vie des saints de 1894 : an taolioù maen a servije da ginnig sakrifisoù ( les tables de pierres servaient à offrir des sacrifices). Une légende qui a nourrit nombre de fantasmes celtiques. Dolmen se disait lec’h ou liac’h-vaenqu’on trouve dans les noms de lieux Liavenà Commana, Menez Liavenà Pluguffan, Krec’h Liaà Lannion.
Le carnfrancisé encairnest un nom gaélique d’Écosse qu’un voyageur français du XVIIIèmenota pour désigner un tas de pierre qui recouvrait une sépulture. Ce mot existe dans toutes les langues celtiques et en breton il a donné Carnac, Carnoët, Porz-Carn.

Cromlechest un mot gallois qu’un voyageur a également utilisé au XVIIIèmesiècle pour désigner un cercle de pierre. Krommlec’hest tout à fait compréhensible pour un bretonnant puisqu’il est composé de kromm= courbe et de lec’h, pierre plate.

Ces mégalithes interpellent toujours les archéologues sur leur fonction ; Rabelais le plus gaulois de nos écrivains, de façon très pragmatique invitait à y « banqueter avec jambon, pâtés et force flacons » !

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Loth (Joseph) Notes sur les mots Menhir, Dolmen, Cromlech in Revue Celtique 1927
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6418265z/f309.image

Corret De la Tour D'auvergne, Origines Gauloises, 1796,
https://books.google.fr/books?id=vmpAAAAAcAAJ&pg=PR1&redir_esc=y&hl=fr#v=onepage&q&f=false

Cambry (Jacques), Monumens celtiques
https://books.google.fr/books?id=-0-jljBoiiAC&printsec=frontcover&hl=fr&source=gbs_ge_summary_r&cad=0#v=onepage&q&f=false