Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

2018 : Ar Vatezh Ruz / The Handmaid’s tale : le futur terrifiant de M. Atwood

Publié dans le cadre du programme de traduction des grandes œuvres de la littérature mondiale, le roman de la canadienne Margaret Atwood nous prédit un monde bien sombre : les pesticides et le nucléaire ont stérilisé les terres et beaucoup d’humains.

Des extrémistes puritains ont pris le pouvoir aux U.S.A. et exploitent dans la Bible, les passages qui décrivent le pire des temps anciens : Pa welas Rachel ne roe ket a vugale da Jakob e lavaras : Ro din bugale pe anez e varvin.  Setu ma matezh Bilha. Kae daveti hag e c’hano war ma barlenn : Drezi em bo bugale me ivez. (Quand Rachel s’aperçut qu’elle était stérile, elle dit à Jacob. Donne-moi des enfants ou je mourrai. Voici ma servante, couche toi avec elle sur mon giron et son fils sera le mien).
L’auteure nous fait vivre le quotidien d’une de ces servantes devenues mère porteuse pour les grands du régime. Leur univers : ur gador, un daol, ul lamp, ur gwele (une chaise, une table, une lampe et un lit). Leur sortie quotidienne est sous haute surveillance N’omp aotreet da vont da greiz-kêr nemet div-ha-div, hi ouzh va spiañ me ouzh he spiañ. Tennañ a reomp hon tremenoù-hent eus ar chakodoù ; ensellet ez int gant an daou ward ha steponet. (Nous n’allons en ville que deux par deux, elle me surveille et je fais de même. On doit montrer notre laisser-passer aux gardes).

Le pire est à venir : la saillie mensuelle. O c’hortoz emaon, gwalc’het, brousted, bouetaet evel ur pemoc’h. Troñset eo ma brozh ruz betek ma dargreiz, izeloc’h emañ ar gourc’hemenner o fouzhañ. Derc’hel a ra ma daouarn gwreg ar gourc’hemenner gant he daouarn-hi. Sañset omp bezañ un hevelep kig. (J’attends, lavée, brossée, engraissée comme un porc. Ma robe relevée, le commandant m’entreprend. Sa femme tient mes mains comme si nous étions une seule masse de chair).

L’héroïne n’en peut plus de ce traitement infâme Erru on skuizh o chom mut. Ma buhez n’he deus talvoudegezh evit den ebet. C’hoant am eus ez echufe da vat (Me taire me fatigue, ma vie n’a plus de sens, je voudrais en finir). Mais, roman oblige, l’amour revient et l’espoir dans la résistance. Le livre a fait un tabac dans le monde entier, un feuilleton télévisé en donne une bonne version. La belle traduction bretonne doit nous rappeler que des idéologies extrêmes sont à la porte du pouvoir dans plusieurs pays du monde. Diwallomp ! Soyons vigilants !

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Atwood (Margaret), Ar vatezh ruz, An alarc'h embannadurioù, 438p. Troidigezh Alan Martel.
https://www.brezhoneg.org/fr/livres/istor-ar-vatezh-ruz