Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

1892 : la réclame en breton pour les louzoù burzhudus (remèdes miraculeux).

Le développement exponentiel de la presse locale à la fin du XIXème siècle a créé un véritable marché de la pub en breton dans les journaux bilingues.

Á Brest, le pharmacien Bourdeau annonce dans un grand placard : Nevezinti Vras ! (Grandes nouveautés !) :Pep den en deus ar voaien da bareañ e-unan e berr amzer hag heb disterañ poan kleñvejoù ar gwad pe ar c’hroc’henn, an danijenn, an dreinkig, an debron, ar berr-alan, kleñvejoù ar stomok, ar sempladurezh, an diskenn-bouzelloù (Chacun peut guérir en peu de temps et sans souffrir, des maladies du sang, de la peau, des inflammations, des comédons, des démangeaisons, essoufflements, des maux d’estomac, des malaises, des hernies).

Et ce pharmacien connaît bien sa clientèle brestoise puisqu’il rajoute : Atav e pareomp a-grenn ar c’hleñvejoù ar re washañ, zoken ar re a vez paket er c’holonioù. (Nous guérissons complètement les pires maladies même celles qu’on attrape dans les colonies).

Son grand concurrent est Berrehar de Lokournan-Leon(Saint Renan) qui donne un nom breton à sa pommade miracle : Evit pareañ ar gal hag ar c’hleñvejoù a zeu war ar c’hroc’henn da heul an amprevaned a vev gant hor gwad, n’ez eus ket gwelloc’h eget al louzoù nevez hanvet louzoù Sant-Alar. Trawalc’h eo frotañ ur wech, div wech d’an hirrañ. (Pour guérir de la gale et des autres maladies dues aux parasites de la peau, il n’y a pas mieux que le remède de Saint-Alar. Il suffit de frotter une fois ou deux au plus).

Mais son coup de génie est son Gwin an doktor Larmor, gwin mat da reiñ nerzh (Le vin du docteur Larmor, le bon vin qui donne de la force). Succès garanti auprès d’une large clientèle : Ar re a vez graet operasion warno, hag an dud taget en o eskern, ar vugale a ra o c’hresk, ar glañvourien a zistro d’ar yec’hed. (Ceux qui ont subi une opération, ceux qui relèvent de fracture, les enfants en pleine croissance et les convalescents).

En septembre 1941, quand la loi crée un Conseil supérieur de la pharmacie pour réglementer la profession, on trouve encore de la publicité pour le Sirop Celtique : Er goañv ma z’oc’h kizidik d’ar rumoù, dalc’hit atav ur bastilhenn « torr-paz » en ho kenoù (L’hiver si vous êtes sensible au rhume, ayez toujours une pastille « casse-toux » dans votre bouche). Un nom breton donnait sans doute plus confiance que les noms tarabiscotés des remèdes d’aujourd’hui.

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Le courrier du Finistère (1880-1944)
http://mnesys-portail.archives-finistere.fr/?id=recherche_guidee_plan_detail&doc=accounts/mnesys_cg29/datas/ir/bibliotheque/journaux_et_revues/FRAD029_0004MI020.xml