1999 : 20 ans de KEROFIS la banque de données des noms de lieux bretons
L’Office public de la langue bretonne (Ofis publik ar brezhoneg) a 20 ans. Cet établissement public fait un travail considérable pour la promotion et le développement de la langue bretonne. Une des actions les plus visibles dans le paysage est celle de la signalisation routière (panellerezh). Les élus peuvent y trouver l’appui et tous les conseils concernant les panneaux bilingues : Deuet al lec’hanvioù brezhonek betek ennomp e stummoù skrivet diwar skouer yezhoù all, e-se int bet distreset e meur a geñver. Gallout a reer kavout ar memes anv skrivet e meur a stumm, diouzh ar melestradurezhioù, an aozadurioù pe an oberennoù. (Les toponymes de langue bretonne, tels qu’ils nous sont parvenus à l’écrit, ont été portés par d’autres langues, desquelles découlent de nombreuses altérations. Un même nom peut se présenter sous des formes orthographiques diverses, selon les administrations, les organismes ou les sources). Ainsi « Tal ar moor » Face à la mer est écrit à l’anglaise, alors que la forme normalisée bretonne est Tal ar mor.
Plus de 40 000 noms de lieux sont répertoriés dans la base de données Kerofis. Le mot Merdi par exemple, fréquent en toponymie se voit écrit selon les fantaisies des scribes : maerdi, le merdi, ar merdy etc. La forme normalisée est ar merdi littéralement la maison du gérant d’un domaine ( Rien à voir avec la Maison du maire qui s’écrirait Maerdi. Au XVIème siècle, la mode était d’écrire Y au lieu de I. On trouve ainsi Ty au lieu de Ti, guyny au lieu de gwini, (vigne), quy au lieu de ki (chien), bleyz au lieu de bleiz (loup), sans explication rationnelle.
Aujourd’hui, le breton est une des langues les mieux écrites d’Europe. Quand on trouve dans les noms de lieu stanqu, stanq, stancq, stanc, stank, stanck, stang on a choisi d’écrire Stank (vallée étroite) tout simplement.. De même pourquoi garder des formes anciennes figées dans les noms de lieux tel que Dreff prononcé aujourd’hui dreo, ou dourduff prononcé dourdu (ruisseau noir) et compréhensible par tous. L’intérêt de Kerofis c’est que chaque nom est étudié à partir des formes anciennes, de l’évolution du nom, de la prononciation actuelle de façon à proposer une forme la plus proche possible de la prononciation locale mais dans une orthographe normalisée.
Ce travail considérable disponible sur internet http://www.fr.brezhoneg.bzh/40-kerofis.htm
est un outil précieux pour valoriser notre patrimoine linguistique, véritable marqueur de l’identité bretonne à travers le temps.
Pennad orin / Texte original
Troidigezh / Traduction
Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin
TERMOFIS : http://www.fr.brezhoneg.bzh/40-kerofis.htm