Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

1382 : La fête des amoureux de la St Valentin liée au rituel d’accouplement des oiseaux

C’est l’auteur anglais Chaucer qui popularisa le premier la St Valentine’s day : When every bird come there to choose his mate (Quand chaque oiseau choisi son partenaire). En France, Charles d’Orléans composa nombre de poèmes d’amour à sa femme Valentine : « Ce jour de St Valentin que chacun doit choisir son compagnon ».
Du côté breton, St Valentin existe bien dans le Buhez ar Sent, (Vie des saints) mais il s’agit du martyr chrétien du IIIème siècle : Chom a reas pell amzer er prizon ; goude bout bet boureviet e meur a feson, skoet a daolioù bazh, e oa bet kondaonet er fin da vout dibennet. (Il resta longtemps en prison, après avoir été battu et torturé, il fut condamné à être décapité). On est loin du « aimer vous les uns les autres » !
Par contre, sans référence précise à St Valentin, la tradition bretonne des amoureux se réfère souvent aux oiseaux : Me zo o klask ur goulmig wenn, deuet d’eus e c’houldri a-bouez-penn, C’hwi a c’hellfe rentañ rezon anezhi, va mignon (Je cherche une blanche colombe, venue directement du pigeonnier, vous pourriez lui faire entendre raison, mon ami).
L’ami en question est le bazh-valan (entremetteur), personnage essentiel dans les mariages bretons. Les chansons populaires le mettent souvent en scène dans des dialogues où la diplomatie est de rigueur. Ainsi, le soupirant se voit répondre : Pa gomzit eus a bichoned oc’h en em gwall gavet ; lapoused int a goñsekañs hag a aparchant ouzh an noblañs, non pas ouzh peizanted. (Quand vous évoquez les pigeons, vous faites fausse route. Ce sont des oiseaux de haute volée qui appartiennent à la noblesse et non aux paysans). Le terme pichon (pigeon) a donné un verbe en breton pichoniñ qui signifie s’accoupler.
Le but était de valoriser la jeune fille auprès de la famille du prétendant : Setu amañ ur femelenn, evel ur jiroflenn, n’eus na flourdilis na lavand evelti ker rejouisant (Voici une jeune créature comme une giroflée, il n’y a aucune fleur de lys, ni fleur de lavande qui puisse vous apporter autant de joie).
Si on ne connait pas d’équivalent de la St Valentin en breton, celui-ci existe au Pays de Galles. Il s’agit de sainte Dwynwen. Cette sainte fut l’objet d’un pélerinage des amoureux au Moyen-âge à LLandwyn et le Deidd Santes Dwynven, (Jour de Sainte Dwynven) fêté le 25 janvier, fait l’objet d’un véritable renouveau chez nos cousins celtes.

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Kan.bzh : Disput ha Kentelioù evit goulenn ha reiñ plac'hed da eureujiñ. https://docs.google.com/viewer?url=https%3A%2F%2Ffv.kan.bzh%2Fdocs%2FFv-Bibliotheques%2FLandevennec%2FL-37%2FFV-L-37-037-1.pdf

Johnson (Ben), St Dwynven ' day
https://www.historic-uk.com/HistoryUK/HistoryofWales/St-Dwynwens-Day/

Buhé er sent, Gwened, 1907, pp184-197.