Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

2013 : Tasmant en ti (Fantôme dans la maison) du Galicien AgustÍn Paz

L’un des mérites des éditeurs bretons c’est d’être à l’écoute des littératures mondiales en langues minorisées. Les éditions Sav-Heol (Lever de Soleil) nous propose ainsi un texte magnifique du grand écrivain galicien Agustín Paz traduit avec finesse par Mark Kerrain. Cartas de Inverno (Lettres d’hiver) devient en breton Tasmant en ti (Fantôme dans la maison) bien plus évocateur.
Il raconte le retour au pays d’un artiste galicien mondialement connu : Santout a rae goude tremen an hanter eus e vuhez pell diouzh Galisia, en devoa ezhomm da vont en dro war-du e wrizioù, evit kavout startijenn adarre da ergerzhout hentoù nevez en e liverezh ( Il sentait qu’après avoir vécu la moitié de sa vie hors de Galice, il avait besoin de renouer avec ses racines pour renouveler sa peinture).
L’artiste trouve une annonce curieuse : « Gwerzhañ a ran un ti tasmantet. Farserien ha ranelled da sutal » ( Je vends une maison hantée, personnes non sérieuses s’abstenir). L’artiste évidemment achète cette maison singulière, y trouve un vieux livre de peintres célèbres où s’est glissé un dessin original qui représente une jeune fille qui regarde par la fenêtre de sa chambre.
Le soir même, en ouvrant le livre,c’est la surprise : P’am eus sellet outañ adarre, ne oa ket ar plac’h en he frenestr ken. Petra zo gwir ? Ar pezh am eus gwelet evit ar beure pe ar pezh a welan bremañ ? N’eus nemet un dra ez on sur anezhañ : foll n’on ket, na c’hoant da follañ n’em eus ket ( Quand j’ai réouvert le livre, la fille n’était plus à la fenêtre. Qu’est ce qui est vrai ? Ce que j’ai vu ce matin ou ce que je vois maintenant. Ce qui est sûr c’est que je ne suis pas fou et je n’ai aucune envie de l’être).
Si vous y ajoutez le téléphone débranché qui sonne, une chambre secrète, des bruits inquiétants, vous avez tous les ingrédients de la littérature fantastique : ar pezh en deus troet ma gwad e dour skornet avat, an dra en deus lakaet ur gridienn da redek a-hed livenn ma c’hein, ar pezh en deus skoet an euzh em c’halon da viken eo ar pezh am eus kredet gwelout … ar boud pe al loen pe n’ouzon ket petra (Ce qui m’a glacé le sang, qui a fait courir un frisson le long de mon dos, ce qui m’a soulevé le coeur pour toujours c’est ce qui m’a semblé voir, une créature ou une bête ou je ne sais pas quoi…).
Bien entendu je ne vous donnerai pas le fin mot de l’histoire. Lisez là. Ul lip-e-bav (que du bonheur ) !

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Paz (Agustín Fernández Paz), Tasmant en ti, troidigezh eus ar Galizeg gant Mark Kerrain, Emb. Sav-Heol, 2013.
Paz (Agustín Fernández Paz), https://agustinfernandezpaz.gal/libros/cartas-de-inverno/

Wikipedia brezhoneg : https://br.wikipedia.org/wiki/Tasmant_en_ti
Alenn : https://alennebrezhoneg.wordpress.com/2014/02/12/tasmant-en-ti-agustin-fernandez-paz-bro-spagn-2013/