Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

1949 : Ar Soner, bulletin des Bagadoù regorge de pépites en breton

Les archives du Finistère viennent de mettre en ligne 394 numéros de la revue de Bodadeg ar Sonerion (L’assemblée des sonneurs). Ce mensuel bilingue nous donne des renseignements précieux sur le renouveau de la musique traditionnelle bretonne.
Si le premier ensemble musical est créé à Carhaix en 1947 : Kevrenn paotred an hent-houarn Karaez ( Le groupe des employés de chemins de fer de Carhaix), il faut attendre mai 1950 pour voir apparaître le mot bagad sonerien (Clique de sonneurs). Ce concept connaît une vogue extraordinaire puisqu’on compte 180 bagad aujourd’hui qui regroupent plus de dix mille sonneurs.
Mais ils n’étaient plus que 26 après la guerre, tout était à construire. Polig Monjarret, qui fut le pionnier de cette aventure met à disposition des sonneurs ses collectages : Kan ha Diskan (chants à danser) et surtout 150 airs sous le titre Sonit ‘ta Sonerion ! (Sonnez donc sonneurs !). 

Mais pour que les jeunes s’intéressent à cette tradition, Ar Soner rappelle que le biniou breton (littéralement l’instrument) à des frères partout en Europe : Bag-pipe (écosse), Duddelsack (Allemagne), Gaïta (Espagne), Cabrette (Auvergne), la Vèze en Vendée et dans le Nantais)

La revue milite pour que la musique s’appuie sur la rythmique de la langue. Il met en avant des phrases comme celle-ci : C’hwec’h plac’h gwerc’h war c’hwec’h sac’h kerc’h war c’hwec’h marc’h kalloc’h o vont d’ar marc’had (Six jeunes vierges sur six sacs d’avoine sur six chevaux entier qui vont au marché).
Parmi les curiosiés de cette année 49, des chants bilingues en vogue à l’époque : français-breton bien sûr mais aussi des compositions récentes liées à la guerre comme ces couplets écrits par des prisonniers :

En ur gwele, flour gant tommder
Eine schöne Mädchen
Setu tri pe tri bloaz hanter
Hab-ich nicht geschaffen

( Dans un lit doux et chaud, une jolie fille, voici trois ans et demi et je n’arrive pas à l’approcher).
Ou encore par des Français libres en Angleterre :

I have just come of a journey
Eus Breizh va bro garet
Friend will-you come nearer :
’n Istor ‘m eus da laret.

(Je reviens de voyage, de Bretagne mon pays que j’aime tant, Amis approchez-vous, J’ai une histoire à vous raconter).
Istor ar sonerien ar zo en linenn, deoc’h da pigosat e-barzh (L’histoire des sonneurs est en ligne sur le site des archives départementales du Finistère, faites en votre miel).

Pennad orin / Texte original

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Troidigezh / Traduction

ECOLE BRETONNE A L'USAGE DES SONNEURS

Amis sonneurs, cette école qu’AR SONER inaugure aujourd’hui doit vous permettre d’apprendre les premiers éléments de la langue bretonne. Elle s’adresse uniquement à vous ; utilisant le centre d’intérêt « LE SON­ NEUR », elle aura le don, nous l’espérons du moins, de vous rendre plus agréable l’étude de notre langue.

Chaque numéro d’AR SONER vous proposera deux leçons, c’est-à-dire une leçon pour deux semaines. Si vous n’avez pas la possibilité ds faire corriger vos devoirs sur place, adressez-les à la rédaction en joignant un timbre pour la réponse.

Apprenez le breton ! Votre métier de sonneur n’en sera que plus facile et les contacts avec le peuple plus agréables.

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Archives départementales du Finistère, Ar Soner