Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

1900-1918 : anthologie de la littérature bretonne de Francis Favereau Tome I

Tome 1 : Entre nostalghie des temps anciens et dureté des temps nouveaux

La magistrale anthologie de la littérature bretonne du XXème siècle de Francis Favereau vient de sortir dans son intégralité. Le tome I couvre la période de tension avant et pendant la Grande Guerre. La Bretagne, à l’apogée de la civilisation rurale compte un million de bretonnants. Le Breton est totalement banni de l’école ce qui donne naissance à un fort mouvement revendicatif.

C’est d’abord la création du Gorsedd Barzed Breiz-vihan (collège des bardes de la petite Bretagne) pour défendre les costumes, les traditions, la langue et renouer les liens avec les pays celtiques : Iwerzhon, Bro-Gembre ha Skos ha Breizh-Izel a zo peder c’hoar distaget mes bev mat en o c’halonoù tomm, o virviñ memes gwad (Irlande, Pays de Galles Écosse et Bretagne sont quatre soeurs bien vivantes mais séparées, en leur coeur le même sang bouillonne).

Mais la politique anticléricale de Combes – interdiction de prêcher en breton, séparation de l’église et de l’État en 1905 – provoque une levée de boucliers : Meur a iliz ‘zo bet ruiet gant gwad kristenien fidel ’n ur gombatiñ ar frañmasoned o tifenn al lec’hioù santel (Plusieurs églises sont rouges du sang des chrétiens fidèles qui ont combattu les francs-maçons en défendant les lieux saints). La littérature anticléricale a également des accents féroces : It eta kanailhez, laeront ha friponed, D’ar poanioù eternel gant ho toue milliget (Allez donc en enfer, canailles, voleurs et fripons avec votre Dieu maudit).

C’est aussi l’époque Botrel. Tout une pléiade de poètes et chansonniers ont à coeur de chanter la beauté de leur pays : O va Breizh, gant da dourioù brudet, Da vor glas ha da venezioù, Da vrug ruz ha da Lann alaouret, Te zo koant dreist an holl broioù. (Ô ma Bretagne ! Avec tes célèbres clochers, Ta mer bleue et tes montagnes, tes rouges bruyères et tes ajoncs dorés, tu es la plus belle de toutes les patries).

Et c’est au nom de la petite patrie qui vient aider la grande patrie en danger que tous partiront au front : Me zo ur sterenn splann ar dal Frañs e lugern, Me zo ar gedour bras ar sav evit e vro (Je suis une étoile claire brillant au front de la France, Je suis le grand guetteur debout pour son pays) écrit le poète Yann-Bêr Kalloc’h, tué en 1917.

 

Frañsez Favereau e Saloñ al levrioù e Karaez 2020
Francis Favereau au salon du livre de Carhaix en 2020

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Favereau (Francis), Lennegezh ar brezhoneg en XXvet kantved, T.1, 1900-1918, An "emzao" kentañ, Skol Vreizh, 2001, 446p
Favereau (Francis), Anthologie de la littérature bretonne au XXème siècle, T1, 1900-1918, Le premier "emzao", 2001,446p.