Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

2020 : le Kabig a enfin son livre

Le kabig fait tellement partie de notre environnement qu’on avait oublié d’en faire l’histoire. C’est chose faite aux éditions Coop Breizh. Et c’est Goulc’han Kervella, grand ambassadeur du kabig qui nous rappelle que c’était un habit de travail des goëmoniers de la région de Plouguerneau dans le nord-Finistère : Ar c’hab ne oa ket un dilhad folkloraj evit tud yaouank ar Vro Bagan. Meur a hini ac’hanomb o doa douget ar c’hab, hon tud, hon tud kozh a rae atav. ( Le kab n’était pas un habit folklorique pour les jeunes du Pays Pagan. Plusieurs d’entre nous le portaient comme le faisaient nos parents et grands-parents). 

Le kab semble vieux comme la Bretagne. On le retrouve dans le premier dictionnaire manuscrit breton-latin-français le célèbre Catholicon en 1464. On l’appelle spécifiquement kab an Aod (le manteau de la grève) : N’eus ket par d’ar c’hab-aod pa vez glav, pa vez avel, pa vez yen an amzer evit al labourioù en aod ha war ar maez. (On ne fait pas mieux que le kab-aod quant il pleut, quand il vente, quand il fait froid, pour les travaux sur la grève ou dans les champs).

Après guerre, un Quimpérois, Marc le Berre, relance ce vêtement sous l’appellation kab an aod, kab gwenn et kabig. (Manteau de grève, manteau blanc, petit manteau). C’est cette appellation qui fit florès pour ce vêtement de laine serré. C’est le film « Dieu a besoin des hommes », qui lança la mode à Paris dans les années 50.

Goulc’han Loaeg de Plougerneau a lui toujours porté le kab-aod que familièrement il appelle le puchourl : Pep hini en doa daou gab, unan evit al labourioù war-dro an tiegezh pe evit mont d’an aod da vezhina pe da glask peñse. Egile, bravoc’h evit ar gouelioù. (On avait tous, deux kabs, un pour les travaux de la ferme ou pour ramasser le goëmon ou encore les débris sur la grève. L’autre servait pour les fêtes.

Dans les années 70, le kabig accompagne la vague celtique : Ar c’hab a oa deut da vezañ ur merk, etrezomp mignoned. Ar c’hab, ar boteier Koad hag ar brezhoneg a oa ret evit mont d’ar festoù noz. A wechoù veze tabutoù da c’houzout penaos nevesaat ar c’hab, hiraat, cheñch plas d’ar godelloù, ar boutonioù, lakaat ur c’hodell en diabarzh ( Le kab avec le breton et les sabots de bois c’était notre identité mais on discutait beaucoup pour savoir comment mettre le kabig au goût du jour : les poches, les boutons …). Aujourd’hui des designers talentueux comme Owen Poho ou Bleuenn Seveno ont relevé le défi.

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Aumasson P.-Bigouin Y-Le Berre G., Kabig, le destin d'un habit de grèves, Coop Breizh, 2020, 128p.

Faber (Thibaut)-Couilloud (Nathalie), Le Kabig "breton", in Armen, N°109, 2000.

Creston (René-Yves), Le costume breton, Tchou, 1974.