Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

1864 : La ruée vers l’or en Californie vue de Bretagne

La ruée vers l’or vers la Californie trouve écho jusqu’en Basse-Bretagne. Dans les années 1850 parait Son nevez war sujed bro an Aour anvet ar C’haliforni (Nouvelle chanson sur le pays de l’or appelé Californie). On y raconte la découverte d’un filon d’or par de maçons en 1848 Kentañ taol pigell o deus skoet, ur pezh aour fin o deus kavet, Ur pezh aour flamm, melen ha pur,, Tri fezh a gavont an deiz-se, bemdeiz toullent, ha dre ma c’haent E kavent aour fin war o hent (Dès le premier coup de pioche ils trouvèrent un morceau d’or, de l’or brillant, jaune et pur. Ils trouvèrent trois morceaux ce premier jour et chaque jour qu’ils creusaient ils trouvaient de l’or fin sur leur route).

Ces pionniers firent fortunes en quelques semaines : Pep hini a rae mil skoed ar sizhun, pe davantach, Rak lies en deus kavet e nebeut amzer e 6000 skoed. (D’aucuns faisaient trois mille francs la semaine ou davantage, beaucoup allaient jusqu’à 6000). La chanson avance la présence de 200 000 personnes, de partout dans le monde avec ce commentaire : Pa vije kant kement all a vije c’hoazh plas d’ar re all ( S’il y avait cent fois ce nombre on leur trouverait la place sans problème).

On ignore si beaucoup de Bretons furent attirés par cette ruée planétaire, mais Joseph Limantour, un morbinanais possédait la moitié de San Francisco à cette époque.
Mais la médaille a son revers, la vie devient très chère : Peb lur bara a goust ugent real hag ur voutailhad gwin-ardant Daou skoed dek gwenneg en arc’hant..Ul lur patatez poazh eno ‘goust priz un danvad en hon bro (Une livre de pain coûte 20 réaux et une bouteille d’eau de vie, 6 francs et dix sous).

Le chansonnier met en garde son auditoire contre une terrible maladie (Ur gwall gleñved) : An hini en deus ur seurt kleñved, n’eo kapabl d’ober mann ebet, nemet klask aour keit en deve alan d’ober (Celui qui attrape cette maladie ne peut plus rien faire sinon chercher de l’or tant qu’il respire).

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Kan.bzh : Sonenn nevez war bro an aour, ar C'haliforni
La Californie agricole, organe des intérets des émigrants, publié par la compagnie La Bretonne, Paris, 1850

Jouas - Le Corre - Jamet, Ces Bretons d'Amérique du nord, Rennes, Ouest-France, 2005