Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

Breizh, Bertaegne, Bretagne, Brittany, breton, d’où viennent ces noms qui nous identifient ?

Au temps des Romains, c’est le nom d’une tribu celte installée dans la région de Londres les Brittones, qui sert à désigner l’île de Bretagne. Brito désigne donc en latin les habitants des îles britanniques et quand ceux-ci migrent en Armorique à partir du Vème siècle, nos ancêtres furent appelés Bretun, Bretton puis Breton, et leur pays Bretagne ou Bertaegne en gallo ; d’où Petite-Bretagne avec des Bretons et Grande-Bretagne avec des Brittaniques.
Dans les langues celtiques, les plus vieilles formes connues sont Brython en gallois et brethon en cornique, le TH est prononcé un peu comme le th anglais d’aujourd’hui.
En breton : brython est devenu brezon ou brehon dans le pays vannetais, d’où la forme actuelle de brezhon qui a donné brezhoneg (langue bretonne).
Pour ce qui concerne le nom Breizh on le trouve pour la première fois en 1398 dans l’évocation du pélerinag trobreiz (Tour de Bretagne). On le retrouve seul en 1450 dans le texte long le plus ancien de notre littérature médiévale : D’ar roue Arzhur e lavari, Pebezh sinoù e Breizh a gouezho glan Kent fin ar bed-mañ (Au roi Arthur tu diras, Quels signes surviendront assurément en Bretagne, Avant la fin de ce monde). Enfin dans le dictionnaire breton-latin-français de 1499, nommé le Catholicon, Breiz est traduit par Britannia et Bretaigne.

Que signifie Breizh ? En 1720, Grégoire de Rostrenen a rapproché ce mot de brizh (peint de toutes les couleurs). Un rapprochement repris et amplifié au XIXème siècle, où Chasles de la Touche traduit Breizh par pays des tatoués ! Ce dernier fait référence aux anciens guerriers celtes qui se peignaient le corps avant d’aller au combat. Cette signification est magnifiée par l’écrivain briochin Louis Guilloux : Breizh = bigarré, pays de toutes les couleurs et de toutes les lumières !

Cette éthymologie est contestée par les linguistes : d’Arbois de Jubainville le rapproche de bretel devenu brezel (guerre) ou encore du gallois brythol qui signifie querelleur. Plus récemment Léon Fleuriot l’a rapproché du gallois bryd et du breton bred qui signifie, esprit, intelligence.

Tentons une synthèse hardie : Breton = Guerrier intelligent qui se peint le corps ! C’est flatteur, mais le même Fleuriot indique prudemment qu’il est toujours difficile d’interpréter le nom des peuples très anciens. Laissons donc l’imaginaire fertiliser ce joli nom de Breizh-Bretagne-Bertaegne-Brittany !

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Grégoire de Rostrenen, Dictionnaire François-Celtique
T. Chasles de la Touche, Journal de l'institut historique, 01/01/1836, P. 165
Troude, Dictionnaire français-breton, 1842
Martial Menard, Devri, article Breizh.
Ronan Le Coadic, Philippe Lanoe, Bretons, in Bed, Bretagne culture diversité.
Léon Fleuriot, Britonnica , in études Celtiques, 1982