Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
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Armorique, Armor, Arvor, l’ancien nom gaulois de la Bretagne

Breton ou Armoricain, on a tendance aujourd’hui à confondre les deux. Pourtant l’histoire est plus complexe. Ar ger Arvorig a zeu eus ar c’heltieg aremori a dalvez bro e tal ar mor (Le mot Armorique qui vient du Celtique ancien, veut dire le pays près de la mer) nous dit Loeiz Elegoet dans son Istor Breizh.
Arvorig c’est l’équivalent breton de Armorica, terme qu’utilisait Jules César pour désigner les peuples gaulois du bord de mer du Finistère à la Seine. C’est au 4ème siècle que les Romains réutilisent le mot Armorique pour une circonscription administrative de l’Empire de la Garonne à la Seine. Et quand les Bretons d’outre-Manche s’installent sur le continent, ils appellent leur terre Bretagne Armorique pour la différencier de la Grande-Bretagne. En 1582, Bertrand d’Argentré intitule la première carte connue du duché : « Description du pays Armorique à présent Bretaigne ».

En breton, le premier dictionnaire en 1499 nous donne Armor = terre après la mer. Armor ou arvor désigne donc bien le rivage : bro e harzh ar mor, ( le pays à la frontière de la mer), Troude précise même : zone de une à deux lieues qui longe le bord de la mer.

Au XIX ème siècle, Brizeux sort son fameux recueil Telenn Arvor ( La harpe de l’Armor), les cantiques s’en emparent pour célèbrer Rouanez an Arvor ( La reine de l’Armor) : Martoloded an Arvor, War ar mor bras, ruilhet ha diruilhet, War ar mor bras e fulor, prest da vezañ kollet, Heb eor, heb stur hep sikour, holl a rankont mervel, pa deu d’o saveteiñ patronez Breizh-Izel ( Marins de l’Armor, ballotés sur la mer immense en furie, prêts à être perdus, sans ancre, sans gouvernail, sans secours, ils seraient perdus sans que la Patronne de Basse-Bretagne viennent à leur aide).

Quant au mot Arvorig, il est utilisé couramment a partir du XVIIIème siècle : Er vertoned ag en Arvorig (les Bretons de l’Armorique), Koantañ plac’h oa en Arvorig (La plus belle fille d’Armorique), Ha pa voemb partiet ag er vro britanig aveit diskenn amañ ar ribl an Arvorig ( Et quand nous quittâmes le pays britannique pour descendre ici au pays d’Armorique). Il devient même le titre d’un périodique pour enfant en 1913.

Aujourd’hui ce nom reste très présent : France bleu Armorique, Arvorig FM, Park an Arvorig, Côtes d’Armor, Kevrenn an Arvorig. Il plaît, car il est bien marqué breton, il fait référence à la mer c’est à dire une ouverture au monde, n’est ce pas là l’essentiel ?

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin