Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

Mouezhioù Breizh (Voix de Bretagne) : Denez Prigent, le fer de lance de la musique actuelle enracinée en Bretagne

L’itinéraire fait rêver : une grand-mère bretonnante à Santec sur la côte Léonarde, des rencontres fortes, une consécration au Kan ar bobl (Chant du peuple) et un tremplin formidable aux transmusicales de Rennes en 92.

10 albums plus tard, Denez reste la valeur sure de la scène bretonne. Nourri de la tradition,
son premier disque Ar gouriz koar (la ceinture de cire) fait la part belle aux grandes complaintes bretonne. Sa grand-mère lui transmet Ur vag a vontroulez (Un bâteau de Morlaix) : Ur maleur bras zo erruet, Ur vag enni seizh den ha kant a zo beuzet … (Un grand malheur est arrivé, un bateau avec 107 personnes à bord a fait naufrage…). La carrière de chanteur de Gwerzioù est lancée.

Denez écrit de nouveaux textes, souvent tristes, parfois gais : Resevet meus ul lizher a ginnige din-me kanañ e ker Alma Ata, Furchet meus war gartenn Vreizh, war hini Bro c’hall ivez, Kontant on da vont met n’ouzon ket pelec’h emañ ? (J’ai reçu une incitation a chanter à Alma Ata, J’ai cherché en Bretagne, puis en France, Je suis content d’y aller mais je ne sais pas où c’est ?).

Et voici Denez au Kazakhstan, puis en Australie pour enregistrer la bande originale du film Le Faucon Noir de Rydley Scott. Un deiz a vo ‘teuio en dro an avel c’hlaz, dreist ar maezioù, dreist ar morioù, Da analañ va c’halon gloaz’t (Un jour reviendra le vent vert, par delà les champs et les mers pour emporter mon coeur blessé). Denez multiplie les expériences musicales et les complicités avec les plus grands musiciens et chanteurs internationaux, mais reste fidèle à sa Bretagne « ma terre, ma force, ma langue, l’âme de mon peuple ».

Dans un album plus intimiste, Mil hent (mille chemins) il explique son parcours : Kemer a rin an hentoù glas a vouskan din an aezhenn ha fulennoù arc’hant ar glizh war radenn an dosenn, Kemer a rin an hentoù koll a gont din ar vogidell ha tasmantoù roz ar c’houmoul e melezour ar stivell, Kemer a rin an hentoù don a lavar din va c’halon Rak kavout a ran hoc’h hini re eeun evidon. (Je prendrai les chemins bleus que me murmurent la brise, et les étincelles d’argent de la rosée sur la fougère des tertres, Je prendrai les chemins oubliés que me raconte la bruine Et les roses fantômes des nuages dans le miroir des fontaines, Je prendrai les chemins profonds que me dit mon coeur Car je trouve les vôtres bien trop étroits pour moi).
Avec Denez le chant breton trouve naturellement un écho universel.

Pennad orin / Texte original

Va hent

Kemer a rin an hentoù glas a vouskan din an aezhenn
Ha fulennoù arc’hant ar glizh war raden an dosenn
Kemer a rin an hentoù kamm a yud din ar sparfell
Ha sklêrijenn rouz al loargann pa vez diroll an avel
Kemer a rin an hentoù kuzh ‘zañs din ar c’houer lirzhin
Ha war beg an toennoù ruz mogedoù gwenn ar frim
Kemer a rin an hentoù aour ‘gan din eon ar stered
Hag en neñvoù splann miz Here Bagadoù al laboused
Kemer a rin an hentoù koll a gont din ar vogidell
Ha tasmantoù roz ar c’houmoul e melezour ar stivell
Kemer a rin an hentoù don a lavar din va c’halon
Rak kavout a ran hoc’h hini re eeun evidon.

https://lyricstranslate.com/fr/va-hent-ma-route.html

Troidigezh / Traduction

Ma route

Je prendrai les chemins verts que me fredonnent la brise
et les étincelles d'argent de la rosée sur les fougères de la butte
Je prendrai les chemins sinueux que me hurlent l'épervier
et la clarté rousse du clair de lune quand le vent se déchaîne
Je prendrai les chemins secrets que me dansent (sic) le joyeux paysan
et sur la pointe des toits rouges les fumées blanches et glaciales
Je prendrai les routes d'or que me chantent l'écume des étoiles
et dans les cieux resplendissants d'octobre les "bagadoù" d'oiseaux
Je prendrai les chemins perdus que me racontent les brouillards
et les fantômes roses des nuages dans le miroir de la source
Je prendrai les chemins creux que me dicte mon coeur
car je trouve les vôtres trop directs pour moi.

https://lyricstranslate.com/fr/va-hent-ma-route.html

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Wikipedia : Denez : breton, français, anglais, allemand

Liens vers les chants cités dans l'article
Ur vag a vontroulez (Un navire de Morlaix)
Son Alma-Ata (La chanson d'Alma Ata)
Gortoz a ran (J'attends)
Va hent (Ma route)