Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

Corentin Le Nours : le premier journaliste professionnel bretonnant écrivit quelques 2000 éditoriaux de 1893 à 1925.

Né à Plomelin en 1865, Corentin Le Nours est estropié à l’âge de 13 ans. Instituteur dans un premier temps il collabore à l’hebdomadaire catholique le Courrier du Finistère avant d’en prendre les rênes en 1893. Militant il fustige l’écrivain Emile Zola dans un premier article : Zola, ur skrivagner lous ha difeiz a heulias da Lourd ur pelerinaj bras gant ar soñj da ziskouez deomp n’ez eus nemet gevier er pezh a leverer deomp diwar ar mirakloù. Etouez ar glañvourien a oa pareet dirazañ, ur vaouez eus kichen Pariz met ne falvezaz ket dezhañ ansav e oa hi pare (Zola, un écrivain obscène et athé suivit à Lourdes un pélerinage pour prouver que les miracles n’étaient que mensonges. Parmi les malades il remarqua une femme de la région parisienne, mais il refusa de la reconnaitre guérie).

Le grand combat de sa vie fut la défense d’école catholique contre l’école laïque : Skolioù ar gouarnamant a zo neutr pe dizoue ; ne dleer komz enno nag a-enep Doue hag ar relijion, nag a-du ganto… Jezus, hor salver benniget en deus meritet kaout e pep lec’h ar renk kentañ epenn ar pobloù, el lezennoù, er skolioù hag en temploù. Hogen er skolioù neutr n’en deus ket zoken ar renk diwezhañ rak ar groaz santel a zo bannet diouzh ar skol neutr.

Les écoles du gouvernement sont neutres et athées ; on ne doit pas y parler de religion ni en bien ni en mal. Jesus, notre sauveur merite d’avoir la première place partout, à la tête des peuples, des lois, des écoles des temples. Dans les écoles neutres il n’est même pas au dernier rang car la sainte croix est bannie des écoles neutres).

Ce prosélitisme religieux d’un autre âge se double pourtant d’un réel engagement social comme le rappelle son éloge funèbre : Corentin a reas anv alies eus an asurañsoù etre an dud eus ar memes parrez, eus ar sindikajoù a dle difenn gwir o c’henseurted, eus ar c’hefioù da brestañ, eus an emglevioù a dle aesaat stad ha buhez al labourerien (Corentin se fit l’apôtre des mutuelles locales d’assurances, des syndicats pour défendre collectivement le droit, des caisses de prêts, des groupements d’entraide pour améliorer la vie des travailleurs). 

”Tout le monde connaissait à Brest ce paysan à la mine si noble, toujours revêtu du costume de ses aieux. Il fut le premier journaliste authentique en langue bretonne”, dit de lui l’écrivain brestois Roparz Hemon.

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Le Courrier du Finistère, 1/09/1893, Lire en ligne sur le site des Archives départementales du Finistère
Le Courrier du Finistère, 25/07/1925, lire en ligne sur le site des Archives Départementales du Finistère

Lukian Raoul, Un siècle de journalisme breton, Corentin le Nours, pp 231-235.
Roparz Hemon (L.P.), Vieux Journaux, in Arvor, N°5, 2 fevrier 1941. Lire en ligne
Kaourintin an Ourz, Wikipedia brezhonek, lenn en linenn

Jean-Yves Jézéquel, Le Courrier du Finistère, 1890-1900, mestroniezh istor, Skol-veur Breizh-Izel, Brest, 1971.