Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

1947 : A l’origine des bagadoù, la solidarité interceltique envers les Bretons de la France libre.

Pendant la guerre, la solidarité interceltique a donné lieu à plusieurs grandes manifestations d’aide aux familles de l’association des Bretons de la France libre : Sao Breiz evit ar vro gallek (Debout Bretagne pour la France). Les liens avec l’Écosse continuent après guerre. Le 22 mars 1946, 30 sonneurs de Bodadeg ar Sonerion (Assemblée des sonneurs), en stage à Argol, défilent dans les rues à la manière des pipe bands devant une délégation écossaise et 50 000 personnes !
Ce succès fait tilt d’abord dans l’armée : le Ct Lavallée crée à Dinan la première « clique de binious militaire » qui se produit en public à l’été 1947. Et c’est en août que l’association Sao Breiz pour son assemblée générale fait venir « les cornemusiers » de la police de Glasgow à Morlaix. C’est la première fois qu’un pipe band écossais au grand complet se produit en Bretagne. Impressionné, Polig Monjarret secrétaire de Bodadeg ar sonerion crée la première formation civile à Carhaix, Paotred an hent-houarn (les gars des chemins de fer).

Reste le cas épineux de trouver un nom pour ces groupes de musique qui prolifèrent. Chacun y va de sa formule. Les plus fainéants prennent le mot français clique et le bretonnise  : ar c’hlik ! Les celtophiles utilisent band abréviation de pipe band. Dans les journaux en breton on utilise plusieurs mots : strollad, rummad, bagad, kevrenn qui désignent un groupe. En hañv a zeu ez aio ur bagad skouted vreizhat, renet gant Mikael Audrain, da seniñ biniou dirak skouted eus holl vroioù an douar (Per Denez), ( L’été prochain une troupe de scouts, dirigée par Mikael Audrain, ira jouer du biniou devant des scouts du monde entier). A feur ma vo stankoc’h-stankañ ar c’hevrennoù hag ar strolladoù, e vo strewet muioc’h mui nerzh, levenez ha fiziañz, e touez tud hor bro (Andrev Latimier). (Quand les associations et les groupes deviendront de plus en plus nombreux ils diffuseront leur force, leur joie de vivre et leur confiance en l’avenir, aux gens d’ici).

C’est en avril 1950 que l’affaire est tranchée par le musicien Jef le Penven : Le mot clique qui désigne les « ensembles bruyants et antimusicaux à base de zim boum boum » est banni, le mot anglais band, idem. Bagad-sonerion, abrégé en bagad qu’on trouve aussi en gallois, en cornique (bagas) et en irlandais (bagaid) est validé. Le pluriel de bagad peut se décliner à la bretonne, bagadoù, ou depuis qu’il est rentré dans le dictionnaire français, bagads. 

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Y.P. d' Harskoed, Le camp d'Argol, les fêtes celtiques de Brest, in emled, N°7, 1946,pp. 14-15. (Lec'hienn IDBE)
Auguste Bergot, Message à la délégation écossaise, in Emled, N°8, Décembre 1946, p3. (Lec'hienn IDBE)
Hervé Le Coat, Une grande et belle oeuvre bretonne, Bodadeg ar Sonerion, in Emled, N°10, 7 février 1947,p.13. (Lec'hienn IDBE)
Emile Allain, Armée et bagad, in ar Soner N°99, Janvier, 1957
Emile Allain, Le bagad du 71ème B.I. de Dinan fut un précurseur, in Armen N°112, Mai 2000, p.54.
Pêr Denez, Dek munutenn gant Roperzh Marie, Teñzorer Bodadeg ar sonerien, in Vent d'Ouest, 22, Mars 1947.
Andrev Latimier, Dihun in Ar Soner, Octobre 1949, pp26-27.
Diwar-benn ar C'hlique, in Ar soner, N°11, Avril 1950

La marche de Cadoudal par le bagad du 71ème régiment d'infanterie de Dinan