Le Trésor du breton écrit Teñzor ar brezhoneg skrivet
Ce blog s'inscrit en complément de la Chronique Brezhoneg : trésor du breton écrit publiée dans Ouest-France dimanche. Vous y trouverez les textes intégrals et leurs traductions ainsi que des éléments de bibliographie et des liens internet pour en savoir plus. Amzer ar brezhoneg skrivet a ya eus ar bloaz 800 betek vremañ. Kavout a reoc'h amañ ar pennadoù en o hed hag o zroidigezh ha war an dro un tamm levrlennadurezh hag al liammoù internet da vont pelloc'h ganti ma peus c'hoant.

1923 : Biskoazh kement-all ! (Jamais encore!) Le Courrier du Finistère cherche à faire rire en traduisant les faits divers.

La rubrique s’appelait tout simplement keleier (nouvelles) et voulait distraire dans une actualité morose marqué par l’après guerre.

Ainsi au mois de novembre il y a 100 ans, dans les Ardennes, des pluies étranges : Gwelet am eus glav, gwelet am eus kazarc’h, gwelet am eus erc’h, gwelet am eus barou bras met biskoazh glav ranned. War an hentoù, er parkeier, er granchoù, en tiez, e pep lec’h ne oa nemet ranned o redek. Soñjal a reer eo bet tennet ar re-mañ eus ar c’heunioù ha savet en aer gant ur gorventenn (J’ai vue de la pluie, de la grêle, de la neige, de grands coups de vents mais jamais de pluies de grenouilles ! Sur les routes, les champs les granges les maisons ils n’y avaient que des grenouilles qui courraient. On pense que c’est une mini tornade qui les a aspirées d’un marais et dispersés partout).

A Londres, le redacteur malicieux du courrier s’interesse à un mariage bien particulier : An ozhac’h en doa unneg vloaz ha pevar ugent hag ar wreg yaouank eizh ha pevar ugent. Lavaret a reer e krene dorn an den nevez. Petra bennak ! Marteze e oa gant an deneridigezh ( Le chef de famille avait 91 ans et sa jeune femme 88 ans. On dit que la main du nouveau marié tremblait. Quoi de plus naturel ! C’était un accès de tendresse).

Les échos du monde apportaient une manne inespérée de cas extraordinaires : E kêr Bratislava ez eus ganet ur c’hrouadur eus ar seurt ne vez ket gwelet alies : Yac’h eo, korfet mat met barv en deus, tost da dri troatad a hirder. Ar vedisined a deu da welet anezhañ eus Vienn, eus Prag, eus Budapest ! ( À Bratislava (Slovaquie) un bébé d’une sorte qu’on n’a pas vu souvent est né : il est sain, bien configuré mais il porte une barbe de trois pieds de longueur. Les médecins viennent voir le phénomène de Vienne, de Prague et de Budapest).

Les anthropophages restent un grand classique de la litterature populaire bretonne avec ce témoignage d’un américain prisonnier en Nouvelle-Guinée : Pa bakont prizonerien, e lakaont anezho en ur c’hloz, hag eno e torront dezho o divesker hag o divrec’h evit miret outo da vont kuit. En devezh war lerc’h e tebront anezho goude bezañ o lakaet da boazañ ha da virviñ gant ur guchenn kraoñ-koko. An den ar muiañ doujet hag enoret en o zouez eo an hini an deus ar muiañ pennoù tud e-kichen e zor. ( Quand ils font des prisonniers, il les enferment et ils leur cassent les jambes et les bras pour qu’ils ne s’échappent pas. Le lendemain ils les mangent après les avoir fait cuire et bouillir avec du lait de coco. Celui qui est le plus prisé d’entre eux est celui qui a le plus de crânes devant sa porte).

Succès garanti dans les campagnes, pour cette chronique dont la philosophie était clairement que c’est pas mieux chez les autres.

Pennad orin / Texte original

Troidigezh / Traduction

Gouzout Muioc’h / Pour aller plus loin

Archives du Finistère : Le Courrier du Finistère, Novembre 1923, lire en ligne